On aime souvent prendre avec légèreté les sujets qui nous semblent grave.
On en rit, on en pleure, mais sous couvert de dérision, parfois, on s'en fout, parfois.
Ce qui touche à l'intime, à l'espoir, ce qui atteints jusqu'aux tréfonds de nos peurs, de nos attentes.
La vie doit-elle alors nous préserver, doit-on soi-même se préserver de ces sujets, de ces peines ? Leur tourner le dos est-il un reflex de survie ou le point culminant de la lâcheté ? Je me pose la question, parfois.
De toute façon, rien n'y changera...on parle de fatalité, parfois.
Mais un grand coup de talon peut faire bouger les choses, se dire que rien n'est acquis et que tout est maîtrisable.
"A chaque problème, sa solution"...laissez-moi rire...
Il n'y a de problème que l'angle que l'on choisit d'adopter face à un obstacle, face à l'imprévisible, à ce qu'on ne maîtrise pas. Certains ont choisies la foi, d'autre la science, d'autre le repli et la soumission au ressenti.
Il n'y a pas de mal, on est fait comme ça, on se défait comme ça...
A trop déléguer ces pulsions, on en devient esclave, esclave de ressentir, esclave de se sentir puni par ce que l'on juge ne pas mériter.
Mériter quoi ?
Le cœur brisé ?
L'amertume de la routine ?
La maladie ?
La pauvreté ?
La vie ?
Et pourquoi serions-nous exempt de tous reproches, de toutes sanctions ?
J'accepte volontiers la première pierre si l'on me trouve une âme limpide...mais quel ennui !
Quel ennui que de vivre dans les clous, sur la route droite et hypocrite qu'est le schéma social dans lequel il faudrait prospérer.
Je n'y crois pas…parfois.
Admirant malgré tout la souplesse de ces autres qui, avec style et aisance, parviennent à vivre au-dessus tout en se noyant dans la masse. Cette masse difforme qui, dans l’anonymat le plus terrible, vous pointe du doigt et vous jette en pâture aux réseaux sociaux désireux d’en savoir plus pour enfin faire de vos « j’aime » des échantillons de produits surconsommés qu’il faudra remanier pour la génération suivante.
J’admets que l’amertume devient le cerbère de mon esprit-critique.
Protégeant ainsi ce que j’appelle mon point de vue…quel point de vue ?
Celui-ci que j’aime à croire développer par mes soins, mes expériences, mes rencontres ?
Celui-ci qui n’est finalement rien d’autre que le produit du monde dans lequel je vis.
Lorsque je sors dans la rue, rien n’est différent à mes yeux, seule la façon de regarder diffère…comme une rue que vous traversez depuis des années et dont, un beau matin, un détail, pourtant présent depuis toujours, ressort tout à coup.
Je ne suis rien face à moi-même puisque je ne suis que le résultat de brainstorming marketing, de journées entières de réunions, de conceptions pour qu’enfin, je puisse forger mes envies au rythme industriel.
Si mes ressentis eux-mêmes ne sont alors qu’un programme défectueux dans une machine contrôlée à distance, alors que deviennent les sujets grave ?
Le sont-ils vraiment, parfois ?
Santo